La situation des enfants en Tunisie unicef (2004)

AVANT - PROPOS
La situation des enfants en Tunisie s'est beaucoup améliorée ces 20 dernières années.
La combinaison d'une croissance économique soutenue, d'une planification des
naissances et l'adoption de législations appropriées ont assuré un accès généralisé aux
services sociaux essentiels comme l'éducation primaire ou la santé maternelle et
infantile. Les choix stratégiques opérés dans certains secteurs vont également
permettre de proposer des services de qualité qui servent de modèles et de référence
en dehors des frontières du pays : il en est ainsi de la réforme du secteur de l'éducation
de base, de la généralisation de l'école inclusive (pour les enfants porteurs de
handicaps) ou de la mise en place d'un corps de délégués à la protection de l'enfance
dans chaque gouvernorat.

Une culture institutionnelle alliée à un bon niveau de compétences professionnelles
permet donc une offre de services au plus grand nombre, même si certaines zones
d'ombre perdurent. Mais dans le système de la prévention, de la promotion et de la
protection des droits de l'enfant, chacun doit jouer son rôle. Non seulement les
institutions nationales : la famille elle aussi doit prendre une part active de responsabilité
vis-à-vis des défis de l'enfance et collaborer avec les institutions. Nous devons les y
aider, les habiliter à cette fonction, la mère, le père, le cercle familial élargi. Une
stratégie importante en ce sens est le recours à la communication et à la mobilisation
sociale. Une autre stratégie opportune et essentielle à nos yeux, parfaitement
complémentaire, est le partenariat avec les associations issues de la société civile. Et
l'encouragement à leur émergence. Développer une capacité des familles et des
organisations volontaires à traiter les problèmes de l'enfance est l’un des nouveaux
défis de nos partenaires et de nous-mêmes pour les prochaines années.
De plus, en travaillant au plus près des citoyens et des familles, nous contribuerons à
réduire les quelques disparités géographiques qui subsistent, à répondre de façon plus
adaptée aux besoins spécifiques et aux particularités locales. En travaillant au niveau
local et en impliquant les associations, des pratiques de travail en réseau émergeront,
permettant une approche intégrée des problèmes de l'enfance. Un problème d'abandon
d'enfant appelle une réponse concertée des services de la famille, de la santé, de la
justice et de l'intérieur, des affaires sociales et bien sûr de la communauté.
Il est également des secteurs et des préoccupations nouvelles qui requièrent notre
attention. Ainsi, pour les enfants sans soutien familial, ceux victimes de mauvais
traitement, privés d'éducation, de protection, isolés, exploités économiquement ou
sexuellement, un processus ambitieux est en train de voir le jour. Il consiste, bien sûr et
avant tout, à déterminer la réalité et l'ampleur des problèmes, à en identifier les causes
et les déterminants et à proposer des solutions qui préservent l'intérêt supérieur de
l'enfant. L'UNICEF est déterminé à accompagner dans les prochaines années les
efforts de la Tunisie pour trouver des solutions de type familial aux enfants qui vivent en
institutions, aux enfants en conflit avec la loi, aux enfants nés de mères célibataires
(ainsi qu'à leur mère), aux enfants abusés et négligés.

 

source: http://www.unicef.org.tn/medias/analyse_de_la_situation.pdf